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Prix Mishima

Ce prix, financé par une donation du Professeur Yoshitsugu Mishima, est attribué en principe tous les quatre ans. Il a pour but de reconnaître une contribution marquante dans un travail de recherche ou de développement, notamment sur des métaux « réactifs », et plus largement dans le domaine des nouveaux matériaux.

Il est souhaité que le candidat ait joué un rôle actif dans la promotion de la coopération franco-japonaise.

PRIX MISHIMA 2020

Jean Yves LAMANT

Mon parcours professionnel a été marqué par le Japon dès l’origine. J’avais en effet décidé de commencer à travailler dans un centre de recherches sur les matériaux qui me permettraient d’aller travailler au Japon assez vite après mon embauche. Je sortais alors d’une expérience humaine passionnante en Inde, mais la découverte de cet autre pays d’Asie qu’est le Japon, à la pointe du progrès en sidérurgie, me motivait beaucoup.

Après ma 3ème année à l’École Centrale Paris, en 1979, option et DEA en métallurgie, j’ai effectué mon service national en coopération en Inde, dans une usine sidérurgique près de Mumbai et dans les services d’expansion économique du consulat de France. De retour en France, j’ai donc commencé à travailler environ un an à l’IRSID en 1982 (Institut de Recherche de la Sidérurgie) à Maizières les Metz pour mener des recherches visant à mieux maîtriser le procédé classique de coulée continue de l’acier. La perspective d’aller travailler au Japon s’est concrétisée en 1983 dans le même domaine technique pendant 18 mois, au sein de Laboratoire central de recherches de Sumitomo Metals, à Amagasaki près d’Osaka.

Mes premiers travaux de recherche dans la continuité de mon stage de fin d’études d’ingénieur, ont concerné la modélisation du gonflement des brames de coulée continue d’acier avec la partie mesures expérimentales associées. De retour en France, mi-1984, mes travaux de recherche se sont orientés vers les études de compréhension des mécanismes d’apparition de défaut des produits de coulée continue ainsi que la contribution au développement de nouveaux procédés de coulée continue directe de bandes minces d’acier d’épaisseur inférieure à 5 mm. J’ai pu ainsi participer à l’aventure passionnante de la construction de machines pilotes de coulée continue installées et exploitées sur le campus de recherches de Maizières-les-Metz, dont un des pilotes de coulée continue horizontale de bandes minces a été une première mondiale.

Alors que les ordinateurs personnels commençaient à peine à être utilisés, la nécessité de formaliser les connaissances acquises, en particulier dans le domaine de la défectologie des produits de coulée continue, s’est naturellement imposée. C’est ainsi que j’ai pu initier le développement de systèmes experts de diagnostic de causes des défauts. De ces travaux est né mon intérêt grandissant pour le management des savoirs qui a fortement influencé mon engagement auprès de Danièle Quantin pour lancer en 2015 le développement d’une plateforme de gestion des connaissances expertes de R&D d’ArcelorMittal. Dans les années 90, j’ai exercé la responsabilité de l’animation du service de R&D en coulée continue puis du département de R&D en aciérie en participant activement à de nombreux projets de recherches européens. C’est dans cette période que j’ai aussi activement participé, en partenariat avec Nippon Steel, à des projets de développement de nouveaux procédés de coulée continue capables de fabriquer des produits d’acier à très haute résistance inaccessibles par les procédés industriels classiques.

L’occasion s’est alors présentée à moi en 2005 de représenter le groupe ArcelorMittal dans le cadre de l’Alliance stratégique et technique entre le groupe Usinor, puis Arcelor et Nippon Steel. La crise économique de 2008 a mis fin à une mission passionnante qui aura duré 4 ans et m’aura permis de vivre la création du groupe ArcelorMittal depuis le Japon. De retour à nouveau en France, j’ai contribué aux recherches et au développement des nouvelles générations de produits en acier pour automobiles.

Depuis une dizaine d’années, mes missions ont évolué vers l’animation d’activités diverses, support de la R&D, sur l’ensemble des centres de R&D d’ArcelorMittal dans le monde : Le management de la qualité, le management des savoirs, l’amélioration de la performance des processus innovation, la santé – sécurité en R&D et la coordination des activités de l’Alliance technique avec Nippon Steel.

Ma passion pour le Japon, sa culture, son histoire, ses traditions et sa vision de l’avenir m’a amené à rédiger et publier en 1988, avec mon épouse japonaise, le premier dictionnaire complet de poche français-japonais et japonais-français (le DIKO) qui aura été diffusé à plus de 51000 exemplaires en une petite trentaine d’années. C’est ainsi qu’au-delà de la coopération scientifique et technique avec le Japon, j’ai pu aussi modestement contribuer à la coopération cultuelle avec le Japon au travers de mes engagements associatifs dans le domaine des jumelages ou de partenariats entre associations françaises et japonaises dans le domaine de la coopération économique entre la Lorraine et le Japon ou de la sécurité routière par exemple.

Distinctions scientifiques :

  • “Prix Dutreux” 1979 du meilleur rapport de stage de 3ème année à École Centrale Paris sur le thème de la “ Criquabilité à chaud des brames de coulée continue d’acier”
  • Mc Kune Award du meilleur article technique dans le domaine de l’aciérie (AIME 1991) sur le thème : “ Mechanical behaviour of the slab during continuous casting “
  • Prix Yamaoka de la meilleure coopération internationale dans le domaine de l’aciérie avec le projet National Japonais « Coulée continue électromagnétique d’acier » (ISIJ 2002)
  • Best Paper Award 2002 pour l’article « Improvement of surface quality on peritectic steel slabs » publié dans « steel research » 2002 No.1

tous les lauréats depuis 1992

2020Jean-Yves LAMANT
2014Marc de BOISSIEU
2009Jean-Claude CRIVELLO
2005Laurent CHAFFRON
1998Jean SENEVAT
1995Clément LEMAIGNAN
1992Daniel CHARQUET