Prix Jean Morlet
Ce prix, fondé par la société Imphy et soutenu désormais par Aperam Alloys Imphy, est décerné en principe tous les deux ans à une personnalité de moins de 40 ans ayant apporté une contribution significative dans le domaine de la modélisation du comportement des matériaux ou celle des procédés conduisant à la mise au point de produits ou procédés nouveaux.

Lauréat 2024
Thomas DIEUDONNÉ
Ingénieur de recherche, ArcelorMittal Global R&D, Maizières-Lès-Metz
Thomas Dieudonné est, depuis 2014, ingénieur de recherche au sein du campus ArcelorMittal Global R&D de Maizières-Lès-Metz. Ces travaux de recherche visent principalement à l’étude des mécanismes d’absorption, diffusion et piégeage de l’hydrogène dans les aciers à très haute résistance pendant le recuit à haute température, mais également à température ambiante et la compréhension des mécanismes de fragilisation par l’hydrogène associés.
Il accompagne ainsi le développement de nouveaux aciers en identifiant les éléments chimiques et microstructuraux ainsi que les conditions process permettant de réduire l’absorption d’hydrogène pendant le recuit et d’améliorer la résistance à la fragilisation par l’hydrogène des aciers en cours de développement. Une partie de ses travaux consiste également à aider les usines dans l’analyse et la résolution de leurs problèmes liés à la présence d’hydrogène dans les grades qu’elles produisent.
Par ailleurs, une autre partie de ses travaux de recherche concerne l’étude de l’influence des paramètres microstructuraux sur les propriétés d’endommagement des aciers à très haute résistance, en particulier la résistance au crash.
Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur à l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et Microtechniques de Besançon (ENSMM) en 2008, Thomas Dieudonné a réalisé sa thèse de doctorat sur les mécanismes d’absorption de l’hydrogène en milieu aqueux dans des aciers austénitiques Fe-Mn-C et leurs conséquences sur l’endommagement au sein du laboratoire d’étude la corrosion aqueuse du CEA de Saclay en collaboration avec ArcelorMittal.
Fort de cette expérience, il prolonge sa collaboration avec ArcelorMittal entre 2013 et 2014 avec un contrat postdoctoral au sein du laboratoire LEM3 de Metz sur les problématiques d’absorption de l’hydrogène à haute température et de fragilisation induite dans les aciers martensitiques pour emboutissage à chaud.
Embauché en tant qu’ingénieur de recherche chez ArcelorMittal Global R&D sur le site de Maizières-Lès-Metz en 2014, il poursuit ses travaux sur les problématiques liées à l’hydrogène, en particulier sur la prise d’hydrogène pendant le recuit continu à haute température, les interactions de l’hydrogène avec les constituants microstructuraux et les phénomènes de fragilisation par l’hydrogène dans les aciers à très hautes résistances multiphasés de 3ème génération. A partir de 2016, il entame une étude sur la modélisation des phénomènes de diffusion dans les aciers à très hautes résistances monophasés et multiphasés à température ambiante, puis lors du recuit à haute température. L’association d’un plan expérimental conséquent mené à l’échelle du laboratoire et d’un travail de modélisation via l’application de simulation multiphysique par éléments finis COMSOL® s’est concrétisée par le développement d’un modèle à base physique permettant de prédire la quantité d’hydrogène absorbé dans un acier lors du recuit de galvanisation en fonction des paramètres de recuit et de l’évolution de la microstructure. Ce modèle permet de donner des directives aux développeurs produits pour l’optimisation des transformations de phase induisant une désorption optimale et donc une quantité d’hydrogène minimale. Il est également utile aux usines pour l’optimisation de leurs conditions process. Deux brevets ont été publiés afin de protéger ce modèle. En parallèle, d’autres brevets ont été soumis concernant l’amélioration de la résistance à la fragilisation par l’hydrogène via l’optimisation de la composition chimique des aciers à très haute résistance.
Entre 2015 et 2022, en complément de ses activités sur l’hydrogène, il a également réalisé des travaux de recherche sur les liens microstructure / propriétés d’endommagement, notamment à travers deux projets européens. L’objectif de ces études était de comprendre l’influence des paramètres microstructuraux sur l’initiation et la propagation de la rupture dans les aciers à très haute résistance, en particulier en condition de crash. Depuis 2022, il met à profit ses connaissances sur ce sujet microstructure / propriétés dans le cas de l’étude de l’influence des défauts induits par le process de fabrication additive sur les propriétés mécaniques des pièces (traction, ténacité…).
À l’heure de la digitalisation, le travail de Thomas démontre plus que jamais l’intérêt de l’étude des interactions entre microstructure et propriétés et le développement de modèles process-produits aux bases physiques solides qui contribuent pleinement à créer de la valeur en R&D et en usines.

tous les lauréats depuis 2002
2024 | Thomas DIEUDONNÉ | France |
2022 | Julien GUÉNOLÉ | France |
2020 | Ronan JACOLOT | France |
2018 | Guillaume PARRY | France |
2016 | Frédéric BRON | France |
2014 | Astrid PERLADE | France |
2012 | Michel PEREZ | France |
2010 | Olivier BOUAZIZ | France |
2008 | Samuel FOREST | France |
2005 | Marie-Christine REGNIER | France |
2002 | Thierry IUNG | France |