MEMBRE D’HONNEUR 2023

Arthur T. MOTTA

Professeur, département de Génie Nucléaire Ken et Mary Alice Lindquist, Penn State University, USA

Arthur Motta est professeur au département de Génie Nucléaire Ken et Mary Alice Lindquist de l’Université de Penn State aux USA. Il est titulaire d’un B.Sc. en Génie Mécanique et d’un M.Sc. en Génie Nucléaire de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, au Brésil, et d’un doctorat en Génie Nucléaire de l’Université de Californie à Berkeley. Le Professeur Motta a rejoint le corps professoral de Penn State en 1992 après avoir travaillé comme chercheur associé pour le CEA au Centre d’études Nucléaires de Grenoble, pendant deux ans, et comme chercheur postdoctoral pour EACL aux Laboratoires de Chalk River au Canada.

Le Professeur Motta est l’un des plus grands experts mondiaux du combustible des centrales nucléaires (surtout pour le matériau de gainage), ayant largement contribué au développement de connaissances approfondies sur les mécanismes de dégradation des matériaux pour le nucléaire, tant en fonctionnement normal qu’en conditions accidentelles. Il a été élu Fellow of the American Nuclear Society et a reçu le prix ANS Mishima pour ses contributions exceptionnelles aux travaux de recherche et de développement sur le combustible et les matériaux nucléaires. En 2016, il a reçu la Médaille ASTM William J. Kroll pour ses contributions à la métallurgie du zirconium dans les domaines de l’hydruration par oxydation, de la déformation et des dommages créés sous irradiation en réacteur.

Au cours de sa carrière, il a initié des collaborations majeures et a mis en place différentes interactions avec la France. Outre son séjour à Grenoble, il a passé une année sabbatique au SRMA au CEA Saclay, en développant des collaborations avec de nombreux chercheurs français. Il a dirigé au total une dizaine d’étudiants français en thèse de doctorat. Ses anciens étudiants travaillent aujourd’hui chez différents industriels du nucléaire, comme le CEA, Framatome et EDF en France, mais aussi dans des universités, des laboratoires nationaux et des industries liées au nucléaire aux USA. Il a également participé à plusieurs jurys de thèse en France et a également été membre d’un jury HDR. Sept de ses anciens étudiants sont désormais professeurs d’université à part entière.

Ses travaux ont directement contribué à ouvrir la voie à une exploitation plus sûre et plus économique en termes de ressource du combustible nucléaire, mais aussi à la conception de matériaux plus performants, capables de résister à des sollicitations plus contraignantes dans les conditions de fonctionnement actuelles. Ses domaines d’intérêt majeur en recherche portent sur le comportement des matériaux nucléaires de tous types (alliages de zirconium, aciers, etc.) en réacteur, notamment en utilisant des techniques de caractérisation de pointe : la microscopie électronique en transmission, la diffraction des rayons X au rayonnement synchrotron et la fluorescence X, en particulier afin d’identifier les mécanismes de dégradation en service des gaines de combustible nucléaire base zirconium. Il compte plus de 150 publications, dont plusieurs ouvrages et chapitres de livres.

En collaboration avec Donald Olander, il a écrit le livre « Light Water Reactor Materials », décrivant les principes fondamentaux des matériaux pour les réacteurs à eau légère, essentiels pour l’ingénierie nucléaire. L’ouvrage est entièrement consacré aux problèmes de matériaux dans le cœur des réacteurs à eau légère, depuis la cuve sous pression jusqu’au combustible. L’ouvrage a été publié en deux volumes, le premier sur les fondamentaux (propriétés mécaniques, cristallographie, performances thermiques, dommages causés par les rayonnements, etc.) et le second sur les applications (durcissement, fragilisation, fissuration par corrosion sous contrainte, fluage, croissance, etc.). Il a aussi rédigé plusieurs ouvrages de synthèse sur la corrosion, l’hydruration et le comportement des gaines en alliages de zirconium en environnement nucléaire, ainsi qu’un chapitre d’ouvrage sur les alliages de zirconium, qui fait référence en la matière. Il enseigne plusieurs cours au niveau du premier cycle et des cycles supérieurs à l’Université de Penn State, notamment l’introduction au génie nucléaire, le retraitement des déchets radioactifs, les matières nucléaires, l’endommagement des matériaux en environnement nucléaire, mais de façon plus générale le point de vue sociétal des sciences et technologies.

Le professeur Motta est très actif dans la profession d’ingénieur nucléaire, occupant depuis dix ans le poste de la Chaire d’Ingénierie Nucléaire à l’Université de Penn State. Il a été président de l’Organisation du département de génie nucléaire (NEDHO) de 2018 à 2019. Il a participé à divers comités internationaux et nationaux liés à l’énergie nucléaire et a contribué à l’organisation de plusieurs conférences et colloques internationaux. Il a notamment été Président Général du symposium « Nuclear Power: Back on the Table » en 2009 à University Park. Il a siégé à un comité de l’Académie Nationale des Sciences sur les « Leçons tirées de l’accident nucléaire de Fukushima pour améliorer la sûreté et la sécurité des centrales nucléaires américaines » de 2012 à 2016. Il a été rédacteur adjoint du Journal of ASTM International et fait partie du comité de rédaction du Journal of Nuclear Materials and Nuclear Engineering and Technology.