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SF2M Info décembre 2019

 
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Auteur : Jacques Jupille
Éditorial du récipiendaire 2019 de la Grande Médaille de la SF2M
Parution : 12/12/2019

Qui a assisté à la séance des lauréats 2019 de la SF2M n’a pu qu’être frappé par l’inventivité des récipiendaires des prix et médailles délivrés aux jeunes chercheu(ses)rs des universités et de l’industrie (médaille Jean Rist, Prix Bodycote-SF2M, Prix Dalla Torre, Prix ArcelorMittal-Pierre Vayssière) et par la variété de leurs travaux. On passe des métaux et alliages à la modélisation et à la conception de prototypes. Les motivations sont bien explicitées, les présentations vivantes… et respectueuses des temps impartis. Et il est remarquable que les récompenses soient allées à six filles et trois garçons. Le fait est d’autant plus significatif que les candidatures aux prix et médailles SF2M émanent de propositions individuelles indépendantes. La parité ne résulte donc pas d’une politique, mais d’une réalité : les femmes sont bien présentes dans la recherche de haut niveau et leur travail est reconnu. Puissent les hiérarchies s’ouvrir à ces talentueuses personnes !

Nombre des travaux primés sont motivés par la quête d’efficacité dans la production d’énergie, la recherche d’économies d’énergie ou l’invention de matériaux à faible impact environnemental : alliages utilisés dans les réacteurs nucléaires, mécanisme du fluage d’irradiation, stockage des déchets radioactifs, aciers innovants pour l’allègement des structures dans l’automobile, alliages de faible densité à propriétés mécaniques améliorées pour l’aéronautique, matériaux à faible impact environnemental pour la construction et réponse au défi de la prévision du comportement de ces matériaux dans une structure. Porté par de jeunes acteurs, le message du rôle moteur de la recherche dans l’avancée de ces sujets n’en est que plus puissant.

Cela participe de la prise de conscience générale, en particulier par les nouvelles générations, que la limitation du réchauffement de la planète requiert de grands efforts. Tout est-il pour le mieux ? Ce n’est pas certain. L’opinion, soumise à de multiples informations parfois biaisées ou tronquées et souvent contradictoires, doute. L’objectif central de réduction des émissions de CO2 est ignoré de beaucoup. Les centrales nucléaires, clé de voûte de notre production d’électricité peu carbonée, sont mises en cause alors que les arrêter nous conduirait vers une impasse. Ce qui devrait être source de fierté est montré du doigt. Les sources d’énergie solaire et éolienne ne doivent pas viser à remplacer le nucléaire – leur intermittence est rédhibitoire tandis que le bilan carbone d’une telle opération serait nul voire négatif – mais, en parallèle avec les économies d’énergie, à réduire notre consommation de combustibles fossiles. La parole politique devrait exprimer ces points de façon claire et amener une réflexion citoyenne. Elle est ici hésitante. Absence de ministères à part entière de l’industrie et de la recherche ? Une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 est annoncée. Chiche ! Mais comment y va-t-on ? On attend la feuille de route qui mobilisera les volontés et les talents.